mercredi 15 juillet 2009

Et tout recommencera...

Ce que tout vazaha a déjà fait une fois (ou fera bientôt) :

- Aller nager à la piscine du Carlton.
- Faire un spa au Palissandre.
- Un massage au chocolat (qui coute le salaire minimum mensuel malgache) au Palissandre.
- Aller choper de la malgache au Pandora.
- Partir en week-end à Nosy Be, Diégo, Mahajanga, Tamatave, Sainte-Marie ou encore Fort-Dauphin (en avion), ou à Andasibe, Anstirabe, Fianarantsoa (en 4x4).
- Constater et médire sur la mollesse d’esprit des malgaches et élaborer des explications douteuses quant à ce problème social.
- Faire un pique-nique chez un ami vazaha.
- Boire de la THB.
- Manger un pavé de zébu ou du très bon foie gras malgache tellement pas cher !
- Aller au Duty Free pour acheter du champagne.
- Se faire appeler vazaha par un gamin de la rue et l’insulter pour qu’il lâche la portière et le laisse tranquille.
- Se faire harceler par des hordes de vendeurs aux marchés aux touristes.
- Acheter des statues en bois.
- Acheter des couverts à salade en corne de zébu.
- Regarder méprisamment un SDF sale, unijambiste et malade sur le bord de la route en accélérant nerveusement (et en l’insultant accessoirement).
- Failli emboutir un taxibé.
- Se bourrer la gueule en centre ville et rentrer complètement ivre en voiture jusqu’à chez lui.
- Se faire cambrioler (par un inconnu ou par un connu, genre la femme de ménage).
- Rater un gros contrat à cause de l’incompétence d’un malgache qu’il virera prestement.
- Se faire arrêter par des policiers, de nuit, mais ne pas s’arrêter.
- Failli écraser des dizaines de personnes qui traversaient n’importe comment lorsqu’il était en voiture (accessoirement, en avoir tué ou renversé méchamment un ou deux).
- S’énerver dans les embouteillages.
- Respirer les pots d’échappement (oups, il avait oublié la clim !).
- Se plaindre sur sa condition d’expatrié et jalouser le voisin, le copain.
- Critiquer la politique du pays dans lequel il s’est expatrié.
- Critiquer la politique de son pays d’origine.
- Aller à une réception de l’ambassadeur français pour la fête nationale française (dont les malgaches n’en n’ont rien à faire).
- Partir dans un autre pays sous-développé et… tout recommencer.

Les motivations du vazaha ou qu’est ce qui le pousse à rester ?

Après tous ces points abordés sur le statut des vazahas à Tana, on peut se demander : mais qu’est ce qui le pousse à rester ?

Il faut savoir avant toute chose que le vazaha est maso. Il aime se faire du mal, il aime être malheureux, il aime côtoyer la misère : ça le réconforte.

Lorsqu’il pense à ce que sa vie pourrait être s’il était resté en France, ça lui remet vite fait les idées en place : en France, il paierait des impôts, il ne serait pas bronzé toute l’année, il ne partirait pas en week-end en avion, et il aurait un salaire moins important.

Autant de points matériels et superficiels qui font que le vazaha préfère bien évidemment rester dans un pays pauvre qu’il déteste, mais où il a des avantages.

La mentalité vazaha

Aujourd’hui un petit quiz pour savoir si vous avez la « mentalité vazaha ».

In-dis-pen-sa-ble à faire avant d’envisager une expatriation potentielle sur la Grande Ile.
Mesurez dès à présent votre mentalité, et votre approche de l’altérité !

1. Souhaiteriez-vous vivre dans un pays que vous n’aimez pas ? Oui/Non

2. Souhaiteriez-vous passer vos journées à critiquer tout ce qui se trouve autour de vous ? Oui/Non

3. Trouvez-vous que les malgaches sont sous-développés économiquement, culturellement et intellectuellement ? Oui/Non

4. Pensez-vous que si les malgaches sont pauvres c’est de leur faute ? Oui/Non

5. Aimeriez-vous ne pas apprendre la langue du pays dans lequel vous partez vivre ? Oui/Non

6. Auriez-vous préféré que la colonie française se maintienne et fasse de cette grande île un paradis à touristes où vous auriez pu vivre convenablement ? Oui/Non

7. Aimeriez-vous profiter d’une prostitution pas chère ? Oui/Non

8. Aimeriez-vous vous féliciter de ne pas avoir à trier vos déchets car le recyclage, penseriez-vous, se fait naturellement dans toutes les bennes à ordure de la ville ? Oui/Non

9. Accéléreriez-vous après avoir senti quelqu’un heurter la jolie carrosserie de votre joli 4x4 ? Oui/Non

10. Préfèreriez-vous être malheureux mais sur-payé dans un pays que vous n’aimez pas ? Oui/Non

11. Conspuez-vous tous les aspects de la culture malgache ? Oui/Non

12. Ne voyez-vous pas d’inconvénient à vous foutre ouvertement de la gueule des malgaches quand ils sont à côté de vous ? Oui/Non

Résultats :

Une majorité de « Oui » : Bravo ! Vous pouvez préparer votre valise dès à présent et acheter dans la foulée votre billet aller simple pour Madagascar ! Vous êtes fin prêt à vous expatrier dans un pays pauvre ! Vous avez la « mentalité vazaha », et vous savez profitez des avantages que vous offre votre statut de blanc riche où que vous alliez. Faites tout de même attention à ne pas apprendre trop de choses de la culture malgache et n’oubliez pas de vous tordre de dégout si vous veniez – par malheur – à goûter de la cuisine malgache !

Une majorité de « Non » : Désolé ! Vous n’avez pas du tout la « mentalité vazaha ». Vous ne survivrez pas dans le monde sans pitié des expatriés. Autant renoncer toute de suite à vos envies d’exotisme et d’expatriation. Vous êtes trop gentil, trop pur. Retentez votre chance pour vous serez devenu raciste.

Comment le vazaha occupe-t-il ses soirées ?

A Tana, le vazaha sort dans des endroits fréquentés majoritairement par des blancs et par des personnes à couleur de peau plutôt foncée plus riches que lui (le vazaha tente constamment d’élucider le mystère de l’existence d’une telle chose).

En boite, le vazaha sort au Bus, au 6, au Pandora quand il veut du sexe, à l’Indra quand il veut du sexe glauque, au caveau quand il veut du glauque, et au nouveau Buddha Club quand il veut se faire voir en société et prendre la température des nouvelles filles sur le marché.

Le vazaha ne sort jamais manger dans des « gargottes », les sortes de restos malgaches de bord de chemins dans lesquelles ils servent soupes et beignets.

La nourriture y est tellement pas chère que le vazaha ne peut se rabaisser à consommer de tels produits. Il ne se doute pas toujours que lorsqu’il va dans un restaurant qu’il considère digne de cette appellation, on lui servira probablement les mêmes aliments que ceux qu’il voit au bord des routes.

Mais le vazaha préfère de toute façon ne pas savoir.

Les enfants du vazaha

Les enfants du vazaha, comme de l’expatrié en général, ont la chance unique et merveilleuse de grandir dans un pays exotique, dans un environnement paradisiaque, entouré d’autochtones à demi-nus courant sur les plages et sirotant des noix de cocos.

Foutaises ! The End ! Retour à la réalité !

Les enfants du vazaha grandissent contrits dans un environnement méfiant et isolé de la population locale. Ils sont élevés dans la mentalité post et néo-colonialiste que leur parents leur enseignent.

Il est peu commun de trouver un enfant de vazaha encore puceau à 14 ans. En effet, grâce à l’exemple que lui donne son père, l’enfant du vazaha adoptera très tôt une attitude intéressée envers la gente féminine locale et n’omettra pas de gouter au plaisir charnel, avec…

L’enfant du vazaha sera également alcoolique dès son plus jeune âge. Il accompagnera ses parents à leurs repas d’affaires, le dimanche, dans les propriétés des ministres, il connaitra ses premières cuites au champagne. Plus grand, il échappera à ces rendez-vous forcés en prétextant son cours de tennis ou de piano privé.

L’enfant du vazaha pourra fièrement prendre la suite de ses parents, professionnellement et socialement. Il fera son nid dans l’entreprise familiale, et accèdera aux postes les plus hauts grâce à ses fréquentations. Il aura du personnel de maison (gardera peut être ceux qu’ils avaient quand il était jeune, s’ils ne sont pas morts), il sortira dans la même société mondaine que ses parents, et se mariera avec une femme expat’ ou fille d’expat’ de préférence.

Le vazaha et l’argent

Soyons lucide, le vazaha a un super pouvoir d’achat à Madagascar. Le vazaha a un salaire de loin supérieur à celui qu’il aurait pu gratter après des dizaines d’années de travail dans la même boite, s’il était resté en France.

Le vazaha est riche, mais il a un problème majeur : trouver les moyens de dépenser son argent ! Le vazaha déplore l’absence de lieux culturels, comme les galeries d’art, les expositions, les ventes aux enchères, les musées, les vernissages, les pièces de théâtre, les spectacles de danse, ou les cinémas de quartier. Bien qu’il n’ait jamais mis les pieds dans la moitié de ces établissements, il aime savoir que ces éléments issus de sa belle culture occidentale existent dans son entourage, met s’en plaints quand il n’y en a pas.
Le vazaha déplore la monotonie de ses soirées du samedi soir, dans les mêmes bars, les mêmes boîtes, les mêmes restos, avec les mêmes travailleuses de nuit. Il pense avec nostalgie aux garden-parties qu’il a pu faire, aux soirées échangistes, aux virées nocturnes en boite pour pécho, ou encore aux bals masqués donnés annuellement par ses amis du 16ème.

Le vazaha a l’impression qu’il peut tout acheter, que pour lui « tout est gratuit ». Il ne sent plus de limites pour ces chandails en cachemire, cette table en bois fossilisé ou ce service 12 couverts en porcelaine. Tout prix lui est dérisoire. Le vazaha compare constamment l’Ariary et l’Euro pour se donner bonne conscience et constater que oui, vraiment, ça vaut pas grand-chose et qu’il faut en profiter !

Le vazaha vit dans le monde de Bambi (l’animal dessiné), dans un monde sans problèmes d’argent, où il joue à la dinette, à la marchande, où il peut fréquenter des hôtels de luxe, des restaurants chicos et se procurer toutes les filles qu’il veut. Tout lui est devenu possible, sa carte bleue n’a plus de limites. Il vit désormais une vie de luxure. Lui, qui, en France, peinait à boucler ses fins de mois, après avoir payé ses impôts, le crédit de l’appart’ sur les Champs, la voiture du dernier, l’école de commerce de l’aînée, et les séjours linguistiques du cadet. Lui qui se limitait à une sortie restaurant + cinéma + bar lounge par semaine. Lui qui se plaignait de la dureté de la vie en France, à cause de cette crise qui semble s’acharner sur lui… Enfin ! il a trouvé un environnement où il se fait plaisir, où il est le roi, où il peut pavaner, et où il n’est plus obligé de faire ses comptes.

Attention ! le vazaha n’avouera jamais les facilités qu’il a. Il veillera toujours à se plaindre un minimum de sa vie d’expatrié pour que ses interlocuteurs ait un peu pitié de lui.

Le vazaha est redevenu enfant, à la différence que lorsqu’il fait un caprice, il a maintenant les moyens de se l’offrir.

Le vazaha, raciste ?

Le vazaha ne se définit pas comme quelqu’un de raciste mais il n’aime pas les malgaches.

Il critique :

leurs coutumes
leur culture
leur langue
leur nourriture
leur système éducatif
leur système économique
leur politique
leur système de défense nationale
leurs institutions privées
leur agriculture
leur architecture
leur système de santé et de soins, etc.

Le vazaha ne se définit pas comme un néocolonialiste, mais il profite des richesses, des biens, et des privilèges que lui offre Madagascar. Il ne manque pas une occasion de faire remarquer que le pays était beaucoup plus en forme économiquement et esthétiquement lorsque la colonisation française était encore en place.


Le vazaha arbore des idées tout à fait singulières quant à la construction d’un avenir meilleur pour ce peuple en déperdition et face à la crise politique et sociale qu’il subit.

mercredi 8 juillet 2009

Le vazaha, roi de l’expatriation

Le vazaha – ou l’expatrié – n’en a rien à faire du pays dans lequel il vit. Seul compte son pouvoir d’achat et la bonne vie qu’il peut y mener.

Son idéal serait :
- de vivre sous le soleil en permanence (afin d’être bronzé et d’économiser les séances UV qu’il ferait dans son salon de beauté en France)
- de pouvoir trouver tous les produits française qui sont indispensables à son bon développement personnel, à savoir le foie gras, le vin français, le champagne Chanson & Moët, le lait Canbia, les biscuits Lou, les pommes de terre nouvelles à l’automne, la rhubarbe, la salade du jardin de mémé, la confiture Bonne Mamie, le miel de montagne, le cacao Paulain, le café Nesgafé, le shampooing Dave, le savon Le Petit Bordelais, etc. Le vazaha accepte néanmoins de manger local (langouste, crevettes, poissons, etc.) seulement quand il va en bord de mer et qu’il peut s’assurer de la provenance de ces aliments.
- d’avoir un salaire et un pouvoir d’achat de folie afin qu’il puisse, le week-end, s’acheter tout ce qui le tente (de la noix de coco au jet-ski).
- et surtout, d’avoir le moins de contacts possibles avec les autochtones, de vivre le plus possible éloigné d’eux, physiquement, et culturellement.
- notons toute fois que le vazaha, bien qu’allergique à la population locale, ne rechigne pas sur la compagnie des jeunes filles autochtones, chaudes, (forcée mais) consentantes, à demi-nues et qui se collent souvent à son corps blanc.

Le vazaha en Malgachie

Le vazaha se sent menacer par les autochtones malgaches, qui selon lui, en ont après ses signes extérieurs de richesse et de luxure et qui ne désirent qu’une chose : le piller, le voler, lui faire payer son insolence…

Il se méfie constamment, se promène la peur au ventre, ne s’attarde pas dans la rue et fuit le regard des malgaches.

Le vazaha crée des mythes dans la vazaha-sphère qui règlent sa conduite et celle de ces concitoyens expatriés. Ainsi, tout vazaha ne doit jamais :
Prendre un taxi qui risquerait de tomber en panne ou qui l’emmènerait dans un quartier malfamé pour le voler.
Conduire sans fermer ses portières à clé, car il risquerait, à coup sûr, de se faire « carjacker ».
Boire de jus naturel, parce que ça rend universellement malade.
Prendre un taxi-brousse, car il sait que tous les chauffeurs de taxi-brousse ne savent pas conduire et qu’en plus ils le font après avoir bu des litres de rhum Dzama.

Le vazaha sédentaire connaît tout le pays, rien qu’en écoutant les multiples récits de ses compatriotes téméraires. Il s’aventure rarement à découvrir un nouveau coin s’il pas récolter et confronter une demi-douzaine d’avis à ce sujet. Il aime retenir et prononcer les noms exotiques à rallonge (Maevatanana, Ambohimanga, Maroantsetra…), pour faire voir que oui, il connaît les endroits où il peut faire de la plongée, où il peut manger des langoustes pas cher et où les lodges ne sont pas trop sales.

Le vazaha se félicite chaque jour d’être né dans le bon hémisphère.

lundi 22 juin 2009

Le vazaha au travail

Le vazaha, au travail, quelque soit sa formation, son niveau d’étude, son expérience professionnelle, et son poste dans l’entreprise, méprise l’employé malgache.

Il n’accepte de travailler sur le sol malgache qu’à condition d’être payé l’équivalent du salaire d’un diplômé français (salaire qu’il ne toucherait peut être même pas en France).

Le vazaha sait que les blancs sont plus intelligents et plus compétents qu’aucun malgache. Il se perçoit donc comme un élément de choix pour ses patrons, qui, précisons le, sont rarement malgaches, mais plus souvent karana, zanatany ou expatriés de toute nationalité.

Quand ses collègues diplômés malgaches (Bac+5) tournent à environ 170-200 € par mois, le vazaha, dans le pire des cas, touchera, au minimum l’équivalent du SMIC français, mais seulement s’il n’a vraiment pas su bien négocier son contrat.

Le vazaha s’arrangera avec ses patrons pour que les autres employés ne connaissent pas son véritable salaire. Il peut aller jusqu’à cacher ce montant au comptable même de l’entreprise, afin de ne pas se faire haïr par ses collègues, lui qui a une voiture de fonction, qui a le loyer de sa grande maison payée par ses patrons et peut s’offrir des vacances deux fois par an dans l’hexagone, quand les autres viennent en bus bondé, vivent dans un appartement indécent en limitant leur consommation d’électricité et sont rarement allés en province, dans leur propre pays.

Le vazaha refuse de travailler pour un salaire équivalent à l’économie malgache. Il n’a pas d’état d’âme. Comment pourrait-il alors se payer ses week-ends à Nosy Be et ses allers-retours en France s’il n’a pas un salaire décent à hauteur de l’économie française ?

« Autant ne pas travailler si c’est pour gagner aussi peu d’argent de poche », dira-t-il.

lundi 15 juin 2009

Le vazaha et les maladies

Le vazaha est hypocondriaque, il a une peur bleue des maladies. La première protection à prendre concerne l’alimentation. Le vazaha fuit donc tout ce qui s’apparente de près ou de loin à de la cuisine malgache, puisqu’elle est certainement mal préparée, avec plein de microbes dedans et bourrée de saleté, le cuisinier malgache étant très certainement pauvre, ne connaissant pas l’hygiène, et vivant dans la terre, sans eau courante ni électricité.

Il fuit également l’air malgache, et pour ce faire il est bien heureux que quelqu’un ait un jour inventé, pour son bien être, la climatisation dans les véhicules.

Le vazaha ne boit pas non plus de l’eau locale, qui risque de le faire mourir à coup sûr. Il a d’ailleurs déjà entendu une histoire de ce genre qui est arrivée à un ami d’un ami d’un ami… Le vazaha s’achète généralement des packs d’eau minérale, mais le vazaha au top du top filtrera l’eau de son robinet grâce à un dispositif hors de prix prévu à cet effet. Il veillera quand même à ne pas servir de l’eau en carafe à ses invités lors du repas dominical, qui pourraient s’indigner devant une telle négligence, ne voyant pas l’étiquette « Eau Vive » qui attesterait de la pureté du breuvage.

Le vazaha a un docteur vazaha attitré et accepte difficilement le diagnostic ou les soins prodigués par son remplaçant quand celui-ci est malgache, ou pire, quand c’est une femme malgache ! Il ne manquera pas de reprendre un rendez-vous quand le « vrai » docteur reviendra de vacances pour s’assurer des dires du ou de la remplaçante. Le vazaha peut faire ou défaire la réputation d’un docteur vazaha en deux ou trois coups de téléphone dans la vazaha-sphère.

Le vazaha ne mettra jamais les pieds dans un hôpital malgache à moins qu’il soit retrouvé inconscient en plein milieu de la rue et emmené sans son accord dans un endroit de ce genre. S’il lui reste une once de lucidité, le vazaha demandera à être rapatrié à la Réunion (voire en France métropolitaine), même si ça lui revient à 10 fois plus cher. Il se couperait un bras plutôt que de passer sur une table d’opération chirurgicale malgache.

Il n’est pas impossible, qu’une fois rapatrié à la Réunion, le vazaha malade se retrouve face à un docteur malgache expatrié lui aussi. Et là, il aura les boules.


jeudi 4 juin 2009

Le vazaha et la prostitution

(Attention ceci est un post cru qui pourrait heurter la sensibilité de certaines personnes respectueuses des femmes et du genre humain – ce qui n’est pas toujours le cas du vazaha)

Le comportement sexuel du vazaha seul ou en couple est le même : il sait profiter des avantages que lui offre le pays et contribue à faire marcher l’économie locale. Il ne voit pas d’objections à consommer de la marchandise féminine qu’il trouve à chaque coin de rue, pour la maudite somme de 2 à 4 € la nuit (quand c’est payant).

La malgache, généralement malnutrie, est filiforme. Quand elle a grandi sans avoir eu la polio elle pourrait ressembler aux squelettes des podiums occidentaux, sans toutefois dépasser les 160cm. La malgache est « cheap », la malgache est jolie, la malgache suce et la malgache se laisse sodomiser (contrairement à la femme officielle du dit vazaha).

Que demander de plus ?

La technique d’approche du vazaha est ultra simple. Le vazaha pour « choper », « lever », « serrer », « prendre », « pécho » de la malgache, n’a qu’à se rendre dans les boites de nuit de la ville. Lorsqu’il arrive sur la piste de danse, il est possible que le vazaha soit littéralement assailli de filles se collant à lui, lui arrachant ses vêtements, se disputant sa bouche. Cette attitude féminine peut être en partie liée aux signes ostentatoires de richesse que le vazaha arbore.

L’apparence et la condition physique du vazaha en fait également une proie privilégiée de ces demoiselles. Explication : plus il est vieux, gros, gras, laid, chauve, édenté et qu’il sent la transpiration, moins il a de chances de baiser en France, plus il y a donc de probabilité qu’il vienne à Mada pour se trouver une femme et la ramener en France pour s’en servir à des fins utilitaires. Il va sans dire que plus il est vieux, plus il a de chances de mourir rapidement, ce qui en fait un meilleur parti.

Vu le prix très peu élevé de la prostitution à Madagascar, il n’est pas rare de voir le vazaha ramener chez lui non pas une, ni deux, mais parfois trois filles malgaches avec qui il s’amusera une partie de la nuit avant de les renvoyer chez elles, en leur payant accessoirement le taxi. Certaines peuvent rester jusqu’au matin et d’autres privilégiées devenir des « régulières ». Elles demanderont alors à « être sorties » dans les restaurants, les bars, à posséder des tenues élégantes, à payer les études du petit frère, à aider le cousin du cousin qui construit sa maisonnette, etc.…

Le vazaha se vantera ensuite, auprès de ses amis vazahas, de ses « conquêtes » comme il les appelle. Quand il ne les paie pas directement, le vazaha considère que ce n’est pas de la prostitution mais que c’est grâce à son charme qu’il peut avoir une vie sexuelle.

Le vazaha, de part la facilité qu’il a à coucher avec une malgache, est en général atteint de narcissisme et d’un complexe de mégalomanie : il se sent beau, irrésistible, désirable, charmeur, intelligent, performant, sexy, etc.… La réalité de son abstinence forcée le rattrape lorsqu’il revient en France.

A Tana, le vazaha rêve, le vazaha profite, le vazaha jouit, le vazaha se rhabille et puis recommence.

samedi 30 mai 2009

Le vazaha et ses loisirs

Le vazaha aime se détendre en faisant de la moto, des balades avec son gros 4x4, en bateaux sur les lacs des hautes-terres, de la plongée dans les lagons des îles désertes.

Le vazaha occupe ses week-ends à faire griller des saucisses entre amis, grâce à son barbecue électrique.

Le vazaha va souvent jouer au tennis dans le club de sport de la ville. Il aime également se réunir avec ses compatriotes pour faire du jogging et ne manque pas de se rendre, en semaine, à la salle de sports pour faire de la muscu avec ses autres amis vazahas.

Le week-end, le vazaha aime sortir dans les bars, dans les restaurants, dans les boites, dormir la journée puis recommencer.

Le vazaha a pour habitude de finir les bouteilles de vin et de champagne entamées la veille. Il passe aussi une bonne partie de son week-end à se remettre de ses cuites.

Mais l’activité que préfère et à laquelle s’adonne le plus souvent le vazaha : c’est tromper sa femme.
Prochain post sur le sujet...

samedi 23 mai 2009

La femme vazaha

La femme vazaha se confond également avec la femme d’expatrié occidental en Afrique. Elles sont cousines.

Le femme vazaha ne se déplace qu’en 4x4. Plus il est gros et plus il est difficile à manœuvrer dans les rues étroites de Tana mais plus elle se sent protégée en cas d’attaque contre sa personne (quitte à faucher quelques badauds qui s’approcheraient trop près de la carrosserie). Il faut savoir que la femme vazaha, si elle n’a pas de 4x4 à sa disposition, (avec ou sans chauffeur), ne sort pas. Elle trouve totalement indécent de monter dans un taxi, généralement une 4L ou une 2chx, conduite par un malgache, dans lequel elle ne trouvera ni clim, ni ceinture de sécurité, ni amortisseurs pour son dos fragile.


Pour survivre, la femme vazaha doit s’entourer de : une cuisinière, un jardinier, une couturière, un masseur, un professeur de yoga, un lapidaire, un menuisier, et un bijoutier. Ces individus se déplacent généralement jusqu’à chez elle, pour ne pas lui faire perdre une seconde dans son emploi du temps trop chargé de femme d’intérieur.

Généralement et bien évidemment, la femme vazaha ne travaille pas. La femme vazaha aime donc occuper ses journées à rencontrer ses autres amies vazahas (qui ne travaillent pas non plus). Elles parlent potins, cuisine, jardinage, nouvelles créations « personnelles » (bijoux, meubles, sculptures – cf artisans cités ci-dessus). La femme vazaha aime boire du thé et manger les petits gâteaux préparés par sa cuisinière en se vantant de les avoir fait (faire).

La femme vazaha a une obsession : son personnel de maison. Elle doit en effet savoir quoi leur dire et réfléchir aux activités qu’elle leur donnera à faire pour la journée. Elle doit également penser aux différentes recettes et mets qu’elle fera préparer à sa cuisinière.

La femme vazaha donne des directives, commande, supervise, regarde, inspecte, conseille, déplore, râle (même quand c’est bien fait), mais ne fait personnellement jamais rien.

mardi 19 mai 2009

Le vazaha et son personnel de maison

Le vazaha a un problème majeur dans sa vie de vazaha : son personnel de maison. Il est conscient que celui-ci représente une de ces pires obligations de vazaha. Un vazaha sans personnel de maison n’est tout d’abord pas un vazaha, mais surtout, s’il n’embauche personne, il est accusé d’être le responsable du fort taux de chômage parmi la population malgache. Le vazaha est pris dans un étau ! Il lui faut du personnel de maison, vis-à-vis des autres vazahas et vis-à-vis de la société malgache.

Mais le vazaha a quand même quelques critères pour que son employé ne prenne pas trop ses aises. « Il ne faut pas trop les payer sinon ils se foutent de ta gueule, ils en profitent ! », dira-t-il. Le vazaha, qui augmente sa femme de ménage après 6 ans de bons et loyaux services, sera très fier d’annoncer qu’il lui donne désormais 150,000 Ariary par mois, soit 60 €. « Faut pas abuser, c’est bien assez, en plus c’est 3 fois le salaire minimum malgache » nous expliquera-t-il.

Le personnel de maison est une plaie pour le vazaha. Il vit chez le vazaha, il touche sa nourriture, ses meubles, ses draps, sa vaisselle. Les employés malgaches les plus rebelles iront même jusqu’à utiliser les WC du vazaha, dans sa propre maison ! Pourtant, même si le vazaha n’a pas installé de toilettes à l’extérieur, il assumera que le malgache se débrouille bien comme il veut, qu’il s’arrange pour ne pas avoir envie ! « Dans leurs taudis, vous croyez qu’ils font comment ? ».

Et puis le personnel de maison est réputé pour voler le vazaha. « Les cuillères en argent qui brillent, ça les fait rêver », dira le vazaha. Le vazaha et persuadé que son personnel de maison revend tout ce qu’il choure dans sa propre maison, qu’il est carrément refourgueur régulier de ses biens personnels. « Comprenez bien, même s’il n’est pas mal intentionné, le malgache a une famille qui lui fait pression. C’est pour ça qu’il vole ! Il donne tout à sa famille qui revend les choses pour se faire de l’argent », dixit le vazaha. La femme vazaha compte donc ses petites cuillères, ses fourchettes, ses couteaux, ses verres, etc.… La femme vazaha compte également les plantes qu’elle a dans son jardin. « Ils volent aussi les fleurs, ça coûte cher les fleurs ». No comment.

vendredi 15 mai 2009

De quoi parle le vazaha dans son cercle d'amis vazahas?

- Qui couche avec qui ? = essentiel pour savoir si la malgache levée dans le bar la veille est déjà passée dans le lit des copains vazahas et se renseigner ce qu’elle demande en échange (mariage, bébé, voiture, repas au restaurant, voyage en France, bijoux, robes, maquillage, etc….).

- Les restaurants à essayer = le vazaha a tellement d’argent – par rapport à la valeur de la monnaie locale – qu’il mange dans les restaurants les plus chics tous les midis. Un peu de variantes ne lui fait jamais de mal, à condition que ce soit standing et propre et recommandé par d’autres vazahas.

- Les points de fidélité Air France et le prix des billets d’avion = le vazaha fait tellement d’aller-retour en France, ou dans d’autres pays, qu’il accumule des tonnesc de points Air France qui lui donne droit à un billet en première classe gratuit assez souvent. Le vazaha passe également une partie conséquente de son temps sur les sites de transports aériens pour programmer ses prochaines vacances ou ses prochains week-ends.

- Les dates de ses prochaines vacances et la destination = le vazaha part souvent se ressourcer hors de son pays de résidence, trop pauvre, trop sale, dans des endroits plus « idylliques », plus cher et plus riches, ou moins pauvres tout simplement, comme par les Maldives, Maurice, La Réunion, les Seychelles, la Thaïlande etc….

- L’incompétence des malgaches = pour le vazaha, les malgaches ne possèdent pas la fonction « intelligence » dans leurs gènes. Ils sont donc à blâmer, le vazaha balance, s’en offusque puis en rit !

- Les gadgets électroniques = qu’importe que le vazaha vive dans un des pays les plus pauvres du monde, il faut des riches partout ! Ce n’est pas parce qu’il cotoie le sous-développement que le vazaha ne doit pas s’acheter le dernier IPhone à la mode (même s’il possède déjà un téléphone malgache standard, un blackberry et un téléphone français). Il va se soi que le vazaha possède également la Wii, la Wii Sport, la Wii Fit et une ou deux autres consoles de jeux.

- Les problèmes de personnel de maison* = pour le vazaha, le personnel de maison ne génère que des problèmes. Il n’obéit pas, vole parfois et ne comprend jamais rien. « Ils ne sont pas allés à l’école, comment voulez-vous qu’ils sachent comment repasser une chemise !? », s’exclame en soirée le vazaha avec ses amis vazahas devant une bouteille de vin, dont le prix est égale à un mois de salaire de son employé.
* Voir post sur « le vazaha et son personnel de maison » – à venir

- Les meurtres / les cambriolages = le vazaha habite un pays dangereux, peuplé d’individus incultes, violents et méchants gratuitement. Il arrive donc souvent que le vazaha et certains de ses amis se fassent cambrioler. Le vazaha a toujours une ou deux histoires de meurtres de vazahas à raconter pour plomber la soirée et faire prendre conscience aux gens de son espèce que tout peut arriver (et combien le peuple malgache est vil, violent, corrompu et méprisable).

- Les autres vazahas, pour les critiquer = un vazaha qui se respecte passe une partie de son temps à critiquer ouvertement et sans faire de cadeaux les autres vazahas. Il y a toujours plus raciste, plus frimeur, plus drogué, plus alcoolique et plus obsédé que le vazaha et il les dénonce ! Bref, tout est sujet à critique dans la vazaha-sphère.

mardi 12 mai 2009

Définitions

Mais qu’est ce qu’un vazaha ?

Le vazaha est une espèce endémique à Madagascar. On le trouve partout sur la Grande Ile. Il est facilement reconnaissable à sa couleur de peau – blanche ou claire – et aux transports qu’il
utilise pour se déplacer – gros 4x4 et jamais ! oh grand jamais ! de taxis ou de petites voitures.

J’ai pu lire sur un blog de touristes inspirés la définition suivante du vazaha : « (1) vaza : c'est l'étranger blanc, intermédiaire entre les Dieux et les Malgaches. Il est craint et respecté mais on recherche aussi sa protection, car le vaza est riche (forcément !) et il sait tout (!). » Cette définition, donnée par des vazahas-touristes qui ne parlent pas malgache sinon ils n’auraient pas fait de fautes d’orthographe, montre à elle toute seule la place que les blancs s’octroient dans la société malgache, sans forcément la connaître.

Nous nous intéresserons ici au vazaha-résident. Il se définit lui-même très différemment du vazaha-touriste, de passage sur l’île. Le vazaha-résident a le temps de se créer son environnement social, de tisser des liens relationnels avec les autochtones (ou pas), d’aller inscrire ses enfants à l’école, de consommer local (ou pas), bref, de vivre une vie de blanc dans un pays qui n’est pas le sien !

A Madagascar, on retrouve aussi un groupe d’individus nommés « zanatany ». Ce terme définit les personnes d’origine étrangère nées à Madagascar et bien souvent descendantes de colons. Le zanatany est généralement blanc de peau (la ligne de couleur, qui sépare les « blancs » des « noirs » n’ayant pas été franchies par ses ascendants), donc assimilable au vazaha-résident. Attention ! le zanatany s’en différencie principalement par le fait qu’il soit souvent commerçant et qu’il comprenne et parle la langue malgache, (ou du moins qu’il se débrouille !)

Nous emploierons enfin le mot « vazaha-sphère ». Il désigne le milieu dans lequel évolue le vazaha. La vazaha-sphère est composée à 99% de « vrais » vazahas, bien blancs, bien expatriés. Elle compte quelques individus malgaches qui tentent coute que coute de
s’intégrer dans ce milieu fermé et qui acceptent, non sans peine, d’être un souffre douleur et un témoin des horreurs qui se disent sur leur patrie et leurs concitoyens.

 
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