samedi 30 mai 2009

Le vazaha et ses loisirs

Le vazaha aime se détendre en faisant de la moto, des balades avec son gros 4x4, en bateaux sur les lacs des hautes-terres, de la plongée dans les lagons des îles désertes.

Le vazaha occupe ses week-ends à faire griller des saucisses entre amis, grâce à son barbecue électrique.

Le vazaha va souvent jouer au tennis dans le club de sport de la ville. Il aime également se réunir avec ses compatriotes pour faire du jogging et ne manque pas de se rendre, en semaine, à la salle de sports pour faire de la muscu avec ses autres amis vazahas.

Le week-end, le vazaha aime sortir dans les bars, dans les restaurants, dans les boites, dormir la journée puis recommencer.

Le vazaha a pour habitude de finir les bouteilles de vin et de champagne entamées la veille. Il passe aussi une bonne partie de son week-end à se remettre de ses cuites.

Mais l’activité que préfère et à laquelle s’adonne le plus souvent le vazaha : c’est tromper sa femme.
Prochain post sur le sujet...

samedi 23 mai 2009

La femme vazaha

La femme vazaha se confond également avec la femme d’expatrié occidental en Afrique. Elles sont cousines.

Le femme vazaha ne se déplace qu’en 4x4. Plus il est gros et plus il est difficile à manœuvrer dans les rues étroites de Tana mais plus elle se sent protégée en cas d’attaque contre sa personne (quitte à faucher quelques badauds qui s’approcheraient trop près de la carrosserie). Il faut savoir que la femme vazaha, si elle n’a pas de 4x4 à sa disposition, (avec ou sans chauffeur), ne sort pas. Elle trouve totalement indécent de monter dans un taxi, généralement une 4L ou une 2chx, conduite par un malgache, dans lequel elle ne trouvera ni clim, ni ceinture de sécurité, ni amortisseurs pour son dos fragile.


Pour survivre, la femme vazaha doit s’entourer de : une cuisinière, un jardinier, une couturière, un masseur, un professeur de yoga, un lapidaire, un menuisier, et un bijoutier. Ces individus se déplacent généralement jusqu’à chez elle, pour ne pas lui faire perdre une seconde dans son emploi du temps trop chargé de femme d’intérieur.

Généralement et bien évidemment, la femme vazaha ne travaille pas. La femme vazaha aime donc occuper ses journées à rencontrer ses autres amies vazahas (qui ne travaillent pas non plus). Elles parlent potins, cuisine, jardinage, nouvelles créations « personnelles » (bijoux, meubles, sculptures – cf artisans cités ci-dessus). La femme vazaha aime boire du thé et manger les petits gâteaux préparés par sa cuisinière en se vantant de les avoir fait (faire).

La femme vazaha a une obsession : son personnel de maison. Elle doit en effet savoir quoi leur dire et réfléchir aux activités qu’elle leur donnera à faire pour la journée. Elle doit également penser aux différentes recettes et mets qu’elle fera préparer à sa cuisinière.

La femme vazaha donne des directives, commande, supervise, regarde, inspecte, conseille, déplore, râle (même quand c’est bien fait), mais ne fait personnellement jamais rien.

mardi 19 mai 2009

Le vazaha et son personnel de maison

Le vazaha a un problème majeur dans sa vie de vazaha : son personnel de maison. Il est conscient que celui-ci représente une de ces pires obligations de vazaha. Un vazaha sans personnel de maison n’est tout d’abord pas un vazaha, mais surtout, s’il n’embauche personne, il est accusé d’être le responsable du fort taux de chômage parmi la population malgache. Le vazaha est pris dans un étau ! Il lui faut du personnel de maison, vis-à-vis des autres vazahas et vis-à-vis de la société malgache.

Mais le vazaha a quand même quelques critères pour que son employé ne prenne pas trop ses aises. « Il ne faut pas trop les payer sinon ils se foutent de ta gueule, ils en profitent ! », dira-t-il. Le vazaha, qui augmente sa femme de ménage après 6 ans de bons et loyaux services, sera très fier d’annoncer qu’il lui donne désormais 150,000 Ariary par mois, soit 60 €. « Faut pas abuser, c’est bien assez, en plus c’est 3 fois le salaire minimum malgache » nous expliquera-t-il.

Le personnel de maison est une plaie pour le vazaha. Il vit chez le vazaha, il touche sa nourriture, ses meubles, ses draps, sa vaisselle. Les employés malgaches les plus rebelles iront même jusqu’à utiliser les WC du vazaha, dans sa propre maison ! Pourtant, même si le vazaha n’a pas installé de toilettes à l’extérieur, il assumera que le malgache se débrouille bien comme il veut, qu’il s’arrange pour ne pas avoir envie ! « Dans leurs taudis, vous croyez qu’ils font comment ? ».

Et puis le personnel de maison est réputé pour voler le vazaha. « Les cuillères en argent qui brillent, ça les fait rêver », dira le vazaha. Le vazaha et persuadé que son personnel de maison revend tout ce qu’il choure dans sa propre maison, qu’il est carrément refourgueur régulier de ses biens personnels. « Comprenez bien, même s’il n’est pas mal intentionné, le malgache a une famille qui lui fait pression. C’est pour ça qu’il vole ! Il donne tout à sa famille qui revend les choses pour se faire de l’argent », dixit le vazaha. La femme vazaha compte donc ses petites cuillères, ses fourchettes, ses couteaux, ses verres, etc.… La femme vazaha compte également les plantes qu’elle a dans son jardin. « Ils volent aussi les fleurs, ça coûte cher les fleurs ». No comment.

vendredi 15 mai 2009

De quoi parle le vazaha dans son cercle d'amis vazahas?

- Qui couche avec qui ? = essentiel pour savoir si la malgache levée dans le bar la veille est déjà passée dans le lit des copains vazahas et se renseigner ce qu’elle demande en échange (mariage, bébé, voiture, repas au restaurant, voyage en France, bijoux, robes, maquillage, etc….).

- Les restaurants à essayer = le vazaha a tellement d’argent – par rapport à la valeur de la monnaie locale – qu’il mange dans les restaurants les plus chics tous les midis. Un peu de variantes ne lui fait jamais de mal, à condition que ce soit standing et propre et recommandé par d’autres vazahas.

- Les points de fidélité Air France et le prix des billets d’avion = le vazaha fait tellement d’aller-retour en France, ou dans d’autres pays, qu’il accumule des tonnesc de points Air France qui lui donne droit à un billet en première classe gratuit assez souvent. Le vazaha passe également une partie conséquente de son temps sur les sites de transports aériens pour programmer ses prochaines vacances ou ses prochains week-ends.

- Les dates de ses prochaines vacances et la destination = le vazaha part souvent se ressourcer hors de son pays de résidence, trop pauvre, trop sale, dans des endroits plus « idylliques », plus cher et plus riches, ou moins pauvres tout simplement, comme par les Maldives, Maurice, La Réunion, les Seychelles, la Thaïlande etc….

- L’incompétence des malgaches = pour le vazaha, les malgaches ne possèdent pas la fonction « intelligence » dans leurs gènes. Ils sont donc à blâmer, le vazaha balance, s’en offusque puis en rit !

- Les gadgets électroniques = qu’importe que le vazaha vive dans un des pays les plus pauvres du monde, il faut des riches partout ! Ce n’est pas parce qu’il cotoie le sous-développement que le vazaha ne doit pas s’acheter le dernier IPhone à la mode (même s’il possède déjà un téléphone malgache standard, un blackberry et un téléphone français). Il va se soi que le vazaha possède également la Wii, la Wii Sport, la Wii Fit et une ou deux autres consoles de jeux.

- Les problèmes de personnel de maison* = pour le vazaha, le personnel de maison ne génère que des problèmes. Il n’obéit pas, vole parfois et ne comprend jamais rien. « Ils ne sont pas allés à l’école, comment voulez-vous qu’ils sachent comment repasser une chemise !? », s’exclame en soirée le vazaha avec ses amis vazahas devant une bouteille de vin, dont le prix est égale à un mois de salaire de son employé.
* Voir post sur « le vazaha et son personnel de maison » – à venir

- Les meurtres / les cambriolages = le vazaha habite un pays dangereux, peuplé d’individus incultes, violents et méchants gratuitement. Il arrive donc souvent que le vazaha et certains de ses amis se fassent cambrioler. Le vazaha a toujours une ou deux histoires de meurtres de vazahas à raconter pour plomber la soirée et faire prendre conscience aux gens de son espèce que tout peut arriver (et combien le peuple malgache est vil, violent, corrompu et méprisable).

- Les autres vazahas, pour les critiquer = un vazaha qui se respecte passe une partie de son temps à critiquer ouvertement et sans faire de cadeaux les autres vazahas. Il y a toujours plus raciste, plus frimeur, plus drogué, plus alcoolique et plus obsédé que le vazaha et il les dénonce ! Bref, tout est sujet à critique dans la vazaha-sphère.

mardi 12 mai 2009

Définitions

Mais qu’est ce qu’un vazaha ?

Le vazaha est une espèce endémique à Madagascar. On le trouve partout sur la Grande Ile. Il est facilement reconnaissable à sa couleur de peau – blanche ou claire – et aux transports qu’il
utilise pour se déplacer – gros 4x4 et jamais ! oh grand jamais ! de taxis ou de petites voitures.

J’ai pu lire sur un blog de touristes inspirés la définition suivante du vazaha : « (1) vaza : c'est l'étranger blanc, intermédiaire entre les Dieux et les Malgaches. Il est craint et respecté mais on recherche aussi sa protection, car le vaza est riche (forcément !) et il sait tout (!). » Cette définition, donnée par des vazahas-touristes qui ne parlent pas malgache sinon ils n’auraient pas fait de fautes d’orthographe, montre à elle toute seule la place que les blancs s’octroient dans la société malgache, sans forcément la connaître.

Nous nous intéresserons ici au vazaha-résident. Il se définit lui-même très différemment du vazaha-touriste, de passage sur l’île. Le vazaha-résident a le temps de se créer son environnement social, de tisser des liens relationnels avec les autochtones (ou pas), d’aller inscrire ses enfants à l’école, de consommer local (ou pas), bref, de vivre une vie de blanc dans un pays qui n’est pas le sien !

A Madagascar, on retrouve aussi un groupe d’individus nommés « zanatany ». Ce terme définit les personnes d’origine étrangère nées à Madagascar et bien souvent descendantes de colons. Le zanatany est généralement blanc de peau (la ligne de couleur, qui sépare les « blancs » des « noirs » n’ayant pas été franchies par ses ascendants), donc assimilable au vazaha-résident. Attention ! le zanatany s’en différencie principalement par le fait qu’il soit souvent commerçant et qu’il comprenne et parle la langue malgache, (ou du moins qu’il se débrouille !)

Nous emploierons enfin le mot « vazaha-sphère ». Il désigne le milieu dans lequel évolue le vazaha. La vazaha-sphère est composée à 99% de « vrais » vazahas, bien blancs, bien expatriés. Elle compte quelques individus malgaches qui tentent coute que coute de
s’intégrer dans ce milieu fermé et qui acceptent, non sans peine, d’être un souffre douleur et un témoin des horreurs qui se disent sur leur patrie et leurs concitoyens.

 
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